Communautés de paroisses Gourin (Le Saint Roudouallec)-Langonnet (Plouray La Trinité Langonnet)
Gourin (Le Saint Roudouallec)-Langonnet (Plouray La Trinité Langonnet)

LE MOIS DE MAI, LE MOIS DE MARIE

Les chrétiens bien informés savent que le mois de mai est le mois de Marie. C’est une tradition. Mais pourquoi ce mois-ci est associé à la Vierge. Est-ce parce que la Visitation est fêtée le 31 mai ? Peut-être. Mais ce n’est ni la raison principale ni secondaire.

En effet, le mois de mai arrive en plein printemps : du soleil (en principe), de la clarté, de la beauté de la nature, des fleurs, de la verdure, la vie. C’est donc tout naturellement au XIIe que le roi de Castille Alphonse X dit le Sage, grâce à son génie poétique, fut inspiré et composa des vers qui associaient la beauté lumineuse du mois de mai à la clarté du visage de Marie la toute-belle physiquement et spirituellement.

Dans la suite, il eut de nombreuses initiatives dans le monde pour honorer la Mère de Dieu en mai. Quelques exemples en guise d’illustration :

Un Frère Dominicain nommé Henri SUSO (1295-1366) décida que chaque année il couronnerait la statue de Marie à l’aide de fleurs multicolores et bien choisies dès le premier jour du mois de mai.

À Rome, Saint-Philippe NERI (1515-1595) prit l’habitude de rassembler les enfants dans le chœur de son église pour prier afin que les vertus de Marie soient les leurs. Et en guise de remerciement et de reconnaissance, lui et les « pitchoun » offraient ensemble des bouquets de fleurs à la Reine du ciel.

Cependant, il faut avouer que ce sont surtout les Jésuites qui, au XVIIe et XVIIIe, œuvrèrent à la diffusion de la dévotion mariale dans toute l’Italie.

En 1815, le Pape Pie VII donna officiellement son feu vert à la dévotion de Marie au mois de mai et dans les années qui ont suivi, les paroisses et les familles s’approprièrent la pratique.

Et quid de cette dévotion mariale du mois de mai ici chez nous ?

On m’a rapporté que dans le temps, des groupes de prières comme les Équipes du rosaire, récitaient le chapelet, se transmettaient la « Vierge pèlerine » et en famille, la prière du chapelet était à l’ordre du jour des soirées avant de sombrer dans les bras de Morphée.

Moi aussi j’ai connu cette dévotion mariale du mois de mai dans ma famille. Parents et enfants, tous ensemble, nous récitions les prières du soir habituelles suivies immédiatement par le chapelet ainsi que les litanies de la Vierge-Marie.

En plus, au moins une fois par semaine, une dame réunissait tous les bambins autour d’elle sur la place du village pour leur apprendre la récitation du rosaire.

Mais qu’est-ce qui empêche que ça se passe de la même manière aujourd’hui ? Qu’est-ce qui empêche les familles de prier le chapelet chez elles ? Qu’est-ce qui empêche les mamans (ou les papas) à entraîner les plus jeunes à l’art de prier le rosaire ? Peut-être trois choses : la foi, la volonté et la conviction. Et pourtant, on ne le dira jamais assez, le chapelet est une prière des « Pauvres » qui a sanctifié des générations et des générations. N’importe qui, le souhaitant, peut y arriver. Croyez-moi, les quelques «  je vous salue, Marie », les quelques « Notre Père » et « les Gloire au Père et au Fils… » qui ponctuent le chapelet font du bien aux âmes et les sanctifient jour après jour. Il suffit d’essayer. Et pourquoi attendre ? Allez-y dès maintenant puisque mai est là !

Père Emile BIGUMIRA

Dans l’Eglise catholique, le mois de mai est dédié à Marie. C’est une tradition qui remonte loin dans l’histoire de l’Eglise puisqu’on situe son point de départ à Rome au XVIII ème siècle. Cependant, il faut dire que déjà bien avant, au XIII ème siècle le monarque de Castille estimait que la beauté printanière du mois de mai était un véritable reflet de la beauté de la mère de Dieu.

Un siècle plus tard, un Dominicain prit l’habitude d’offrir une couronne de fleurs bien sélectionnées pour l’offrir à Marie le 1er mai. Au XVI ème siècle, St Philippe Néri se donna le devoir pastorale d’encourager les jeunes à avoir une dévotion particulière à la Vierge Marie.

MAIS POURQUOI UN CULTE PARTICULIER A MARIE ?

Marie n’est pas une déesse. Tout le monde est d’accord là-dessus. Mais si Dieu l’a choisie pour donner au monde son Fils Jésus, pour quoi l’Eglise lui refuserait-elle une place qu’elle mérite ?

Le Concile Vatican II (Constitution Lumen Gentium) souligne que les hommes n’ont qu’un Médiateur, le Christ Jésus. Cependant, Marie a été associée au projet de Dieu de sauver l’humanité et par la suite elle a totalement coopéré corps et âme comme une humble servante en concevant Jésus, en l’enfantant, en le nourrissant, en le présentant au Père dans le Temple, en le protégeant et en souffrant avec lui sur le chemin du Calvaire…( cfr L.G.,§61). Et son engagement ne s’arrête pas là.

MARIE, MERE DE TOUS LES FRERES DE JESUS

St-Jean ( Jn 1, 25-27) nous rapporte que quelques minutes avant sa mort sur la croix, Jésus désigna Marie comme la mère de Jean (Jean est ici le symbole de tous les disciples de Jésus) et Jean comme le fils de Marie (Marie devient donc la mère de tous les disciples de Jésus). Maintenant qu’elle est au ciel, Marie continue d’assumer son rôle maternel en intercédant pour nous. Elle est une mère digne qui n’abandonne jamais ses enfants. C’est la raison pour laquelle elle est invoquée par les chrétiens « sous les titres d’Avocate, d’Auxiliatrice, d’Aide et de Médiatrice » (L.G., § 62).

Pour rendre un culte à Marie, la piété chrétienne a adopté le rosaire comme moyen privilégié pour y arriver.

LE ROSAIRE

Le rosaire est une prière simple, profonde et accessible à tous. Le Pape Jean-Paul II a témoigné que le rosaire l’avait « accompagné dans les temps de joie et dans les temps d’épreuve… » (JEAN-PAUL II, Le rosaire de la Vierge Marie, Bayard/ Fleurus-Mame/Cerf, Paris, 2003, p.17). Il disait que le chapelet était une prière merveilleuse, sa prière préférée.

Et il avait raison, St Jean Paul II. En effet, le rosaire est une prière de contemplation du mystère chrétien. Il est le résumé du message évangélique et concentre en lui tout seul le mystère chrétien, le mystère de la personne du Christ.

Jésus nous est venu par Marie ; à notre tour, nous allons à Jésus par la même mère. St-Bernard (1090-1153 ) disait que Marie était l’aqueduc (canal) de toutes les grâces. Et la première de toutes ces grâces, c’est le Christ lui-même.

Implorons Marie, confions-lui notre prière, nos supplications, nos demandes en ce temps où le monde est confronté à un virus inconnu et mortel. En ce mois de mai, armons-nous de la force de la foi en Jésus Vainqueur avec un chapelet de la Vierge en main.

Père Emile BIGUMIRA