Dans l’Eglise catholique, le mois de mai est dédié à Marie. C’est une tradition qui remonte loin dans l’histoire de l’Eglise puisqu’on situe son point de départ à Rome au XVIII ème siècle. Cependant, il faut dire que déjà bien avant, au XIII ème siècle le monarque de Castille estimait que la beauté printanière du mois de mai était un véritable reflet de la beauté de la mère de Dieu.
Un siècle plus tard, un Dominicain prit l’habitude d’offrir une couronne de fleurs bien sélectionnées pour l’offrir à Marie le 1er mai. Au XVI ème siècle, St Philippe Néri se donna le devoir pastorale d’encourager les jeunes à avoir une dévotion particulière à la Vierge Marie.
MAIS POURQUOI UN CULTE PARTICULIER A MARIE ?
Marie n’est pas une déesse. Tout le monde est d’accord là-dessus. Mais si Dieu l’a choisie pour donner au monde son Fils Jésus, pour quoi l’Eglise lui refuserait-elle une place qu’elle mérite ?
Le Concile Vatican II (Constitution Lumen Gentium) souligne que les hommes n’ont qu’un Médiateur, le Christ Jésus. Cependant, Marie a été associée au projet de Dieu de sauver l’humanité et par la suite elle a totalement coopéré corps et âme comme une humble servante en concevant Jésus, en l’enfantant, en le nourrissant, en le présentant au Père dans le Temple, en le protégeant et en souffrant avec lui sur le chemin du Calvaire…( cfr L.G.,§61). Et son engagement ne s’arrête pas là.
MARIE, MERE DE TOUS LES FRERES DE JESUS
St-Jean ( Jn 1, 25-27) nous rapporte que quelques minutes avant sa mort sur la croix, Jésus désigna Marie comme la mère de Jean (Jean est ici le symbole de tous les disciples de Jésus) et Jean comme le fils de Marie (Marie devient donc la mère de tous les disciples de Jésus). Maintenant qu’elle est au ciel, Marie continue d’assumer son rôle maternel en intercédant pour nous. Elle est une mère digne qui n’abandonne jamais ses enfants. C’est la raison pour laquelle elle est invoquée par les chrétiens « sous les titres d’Avocate, d’Auxiliatrice, d’Aide et de Médiatrice » (L.G., § 62).
Pour rendre un culte à Marie, la piété chrétienne a adopté le rosaire comme moyen privilégié pour y arriver.
LE ROSAIRE
Le rosaire est une prière simple, profonde et accessible à tous. Le Pape Jean-Paul II a témoigné que le rosaire l’avait « accompagné dans les temps de joie et dans les temps d’épreuve… » (JEAN-PAUL II, Le rosaire de la Vierge Marie, Bayard/ Fleurus-Mame/Cerf, Paris, 2003, p.17). Il disait que le chapelet était une prière merveilleuse, sa prière préférée.
Et il avait raison, St Jean Paul II. En effet, le rosaire est une prière de contemplation du mystère chrétien. Il est le résumé du message évangélique et concentre en lui tout seul le mystère chrétien, le mystère de la personne du Christ.
Jésus nous est venu par Marie ; à notre tour, nous allons à Jésus par la même mère. St-Bernard (1090-1153 ) disait que Marie était l’aqueduc (canal) de toutes les grâces. Et la première de toutes ces grâces, c’est le Christ lui-même.
Implorons Marie, confions-lui notre prière, nos supplications, nos demandes en ce temps où le monde est confronté à un virus inconnu et mortel. En ce mois de mai, armons-nous de la force de la foi en Jésus Vainqueur avec un chapelet de la Vierge en main.
Père Emile BIGUMIRA